(Article non publié par Le Figaro, en réponse aux commentaires de Charles Jaigu à propos de la Catalogne)
En ces temps où les auteurs de fake news peuvent devenir président
et même être nominés pour un prix Nobel de la paix, il devient de plus
en plus urgent que les médias qui se veulent sérieux cherchent à établir
des systèmes de vérification des informations qu’ils publient. Le
scandale de Claas Relotius, journaliste vedette qui a bâti sa carrière
dans le prestigieux journal Der Spiegel sur la base d’innombrables
mensonges, prouve, s’il était besoin, que même la presse la plus
prestigieuse peut publier des absurdités monumentales si elle néglige le
devoir de confirmer et de croiser les informations qu’elle publie.
L’article “Pourquoi le catalogue est devenue folle”
de Charles Jaigu (Le Figaro, 21 février) est l’un de ces textes qui
minent la crédibilité d’un média. Son problème n’est pas tant le ton
arrogant, insultant et mâtiné de racisme avec lequel l’auteur s’autorise
à qualifier la société catalane de folle, d’obtuse ou de sectaire.
Ceci, après tout, pointe davantage l’auteur lui même, que non pas
l’objet de son analyse. Le problème est que les “données” utilisées par
l’auteur sont fausses, que ses citations sont manipulées et que ses
interprétations ne résistent pas à la moindre analyse.
Pour ce qui est des données, il suffit du premier paragraphe de
l’article pour constater que M. Jaigu n’a pas la moindre idée de ce dont
il parle. Quand il dit que l’espagnol “est interdit” dans les
universités catalanes, il ment, tout simplement. N’importe quel
internaute peut le vérifier sur les sites des universités catalanes.
S’il le fait, il constatera que l’espagnol n’est pas seulement officiel,
aux côtés du catalan, mais que c’est aussi la deuxième langue la plus
utilisée. Quand Jaigu affirme que “poser une question dans la rue dans
la langue de Cervantes vous vaudra des regards courroucés” confine au
ridicule, au vu de toutes les statistiques disponibles qui indiquent que
la moitié de la population de la Catalogne affirme vivre habituellement
en espagnol. Mais quand il dit “Nulle part vous ne pourrez voir un film
en espagnol au cinema”, l’auteur se place sur le terrain du délire. Un
simple coup d’œil aux films à l’affiche à Barcelone (par exemple, https://www.guiadelocio.com/barcelona/cine)
suffit à constater qu’aujourd’hui en Catalogne, il est difficile de
trouver des films en catalan. J’imagine qu’il est inutile de continuer.
Aucune des “informations” de son article ne résiste à une simple
confrontation avec la réalité.
Même les citations qu’il fournit sont erronées. Jaigu affirme que le
président catalan Quim Torra aurait écrit un article dans lequel il
aurait dit [en catalan] : “Les Espagnols sont serpents, vipères, hyènes.
Des bêtes à la forme humaine, cependant, qui savourent une haine
brillante. (…)”. Que dit en fait le texte original de l’article “La llengua i les bèsties”
(La langue et les animaux) ? : “Maintenant, regarde dans ton pays et
vois à nouveau les animaux qui parlent. Mais ils sont d’un autre type.
Charognards, vipères, hyènes. Mais des bêtes à forme humaine, qui
distillent la haine. “Où est donc le terme “les Espagnols” ? Nulle part.
Pourquoi ? Parce que l’article ne fait pas référence aux Espagnols en
général, mais seulement à la minorité des ultra-nationalistes qui se
sont toujours efforcés de liquider le catalan. On peut ne pas aimer le
langage utilisé dans l’article, mais en manipuler le texte pour lui
faire dire ce qu’il ne dit pas est éthiquement réprouvable.
Sur une base aussi peu fiable, il n’est pas surprenant que la
description de la “réalité” catalane proposée par l’auteur ne résiste
pas à la critique la plus élémentaire. La thèse centrale de l’article
est que, au cours des dernières décennies, la société catalane a été
“endoctrinée” par les indépendantistes. Le problème de cette hypothèse
est sa crédibilité (plus que réduite). Comment est-il possible qu’un
gouvernement régional ne contrôlant qu’une seule télévision et une seule
radio parmi des dizaines ait pu “endoctriner” une société aussi ouverte
sur l’extérieur que la catalane, où 80% de l’offre télévisuelle
provient de Madrid, où deux plus grands journaux de Catalogne sont
ouvertement unionistes, et où le système éducatif -dont un tiers est aux
mains du privé- suit le programme fixé par les autorités de Madrid ?
Est-il seulement possible “d’endoctriner” une population qui dispose de
quantité d’information alternative sur ses écrans de téléphone ? Et
comment expliquer alors que c’est précisément la population la plus
instruite et la plus informée de Catalogne qui soutien massivement le
mouvement indépendantiste ? On peut certes trouver de nombreuses
explications, mais les théories du complot selon lesquelles une poignée
de dirigeants pervers trompent des millions de cerveaux infantilisés
ressemblent plus à de l’arrogance coloniale qu’à une explication
raisonnable. Mais peut-être s’agit-il précisément de cela pour l’auteur :
créer l’image d’un peuple irrationnel, qu’il convient donc
particulièrement que les Übermenschen extérieurs continuent de dominer.
En conclusion. Le conflit entre la Catalogne et l’Espagne est
multiséculaire et complexe. Il s’agit d’un défi majeur pour la
construction d’une Europe démocratique. Les intellectuels et les médias
ont le devoir moral de contribuer à la rendre compréhensible. Ne pas
oeuvrer dans ce sens ou contribuer à la diffusion de récits infondés ne
nous aidera pas à construire une Europe plus solide, et il va sans dire
que dans cette entreprise, nous avons tous beaucoup à perdre.
Es mostren els missatges amb l'etiqueta de comentaris anticatalanisme. Mostrar tots els missatges
Es mostren els missatges amb l'etiqueta de comentaris anticatalanisme. Mostrar tots els missatges
dilluns, 18 de març del 2019
A propos de diagnostic, de folies et de mensonges
Etiquetes de comentaris:
anticatalanisme,
català,
Catalunya,
Le Figaro,
procés independentista,
supremacisme
Sobre diagnòstics, follies i mentides: resposta a l'article de de Le Figaro
El proppassat 21 de febrer, el diari conservador francès Le Figaro va publicar l’article “Pourquoi la Catalogne est devenue folle”de Charles Jaigu. En aquest article, i partint del llibre recentment publicat Le Labyrinthe catalan, de Benoît Pellistrandi, l'autor dedicava una tirallonga d'insults contra els catalans i difonia un conjunt de mentides i falsedats de proporcions tan absurdes que només poden qualificar-se de ridícules. Vaig enviar al diari un article de resposta, amablement traduït al francès per Alà Baylac, amb la intenció que la publicació prengués consciència de la dimensió del problema, però a dia d'avui el rotatiu francès no ha considerat oportú publicar-lo, per la qual cosa, i aprofitant que el portal Catnord digital ha decidit fer-lo públic, opto per difondre'l aquí en català.
Una analitza de "Pourquoi la Catalogne est devenue folle"
En français
En aquests temps en què els inventors de fake news poden arribar a ser president i fins i tot ser nominats a premi Nobel de la pau, resulta cada vegada més urgent que els mitjans de comunicació que es volen seriosos estableixin sistemes de verificació de les informacions que publiquen. L’escàndol de Claas Relotius, el periodista vedette que ha construït la seva carrera al prestigiós Der Spiegel sobre munts de mentides, palesa, si calia, que fins i tot la premsa més prestigiosa pot arribar a publicar autèntiques absurditats si negligeix el deure de contrastar allò que publica.
L’article “Pourquoi la Catalogne est devenue folle” de Charles Jaigu (Le Figaro, 21 de febrer) és un d’aquells textos que posa en entredit la credibilitat de qualsevol mitjà. El seu problema no és el to prepotent, injuriós i de ressonàncies racistes amb què l’autor es permet titllar de boja, obtusa o sectària la societat catalana. Això, al capdavall, retrata l’autor, no pas el seu objecte d’anàlisi. El problema és que les “dades” que utilitza l’autor utilitza són falses, les citacions que fa són manipulades i les seves interpretacions no resisteixen la més mínima anàlisi.
Pel que fa a les dades, n’hi ha prou amb el primer paràgraf de l’article per constatar que el senyor Jaigu no té ni la més remota idea del que parla. Quan diu que el castellà “est interdit” a les universitats catalanes, senzillament menteix. Ho pot comprovar qualsevol internauta entrant a les webs de les universitats catalanes. Si ho fa constatarà que el castellà no sols hi és oficial, al costat del català, sinó que, de fet, és la segona llengua més usada. Quan Jaigu afirma que “poser une question dans la rue dans la langue de Cervantes vous vaudra des regards courroucés” voreja el ridícul, tenint en compte que d’acord amb totes les estadístiques disponibles, la meitat de la població de Catalunya diu viure habitualment en castellà. Però és que quan afirma “Nulle part vous ne pourrez voir un film en espagnol au cinema”, l’autor se situa en el terreny del deliri. Doni el lector un cop d’ull a la cartellera de Barcelona (per exemple, https://www.guiadelocio.com/barcelona/cine) i constatarà que avui a Catalunya el que resulta difícil és trobar pel·lícules en català. Suposo que no cal continuar. Ni una sola de les “dades” del seu article resisteix el contrast amb la realitat.
Tampoc les citacions que aporta són exactes. Afirma Jaigu que el president català Quim Torra hauria escrit un article on diria [en català]: “: « Les Espagnols sont serpents, vipères, hyènes. Des bêtes à la forme humaine, cependant, qui savourent une haine brillante. (...)”. Què diu, tanmateix, l’original “La llengua i les bèsties” : “Ara mires al teu país i tornes a veure parlar les bèsties. Però són d’un altre tipus. Carronyaires, escurçons, hienes. Bèsties amb forma humana, tanmateix, que glopegen odi.” On és “Les Espagnols”? Enlloc. Per què? Perquè l’article no fa referència als espanyols en general sinó només a la minoria d’ultranacionalistes que s’han esforçat i s’esforcen a liquidar el català. Hom pot desaprovar el llenguatge de l’article, però manipular el text per fer-li dir el que no diu resulta èticament reprovable.
Amb una base tan precària, no sorprèn que el relat sobre la realitat catalana que ofereix l’articulista no resisteixi ni la crítica més elemental. La tesi central de l’article és que al llarg dels darrers decennis la societat catalana ha estat “adoctrinada” pels independentistes. El problema d’aquesta tesi és la seva (escassa) versemblança. Com és possible que un govern regional que només controla una televisió i una ràdio entre dotzenes hagi pogut “adoctrinar” una societat tan oberta a l’exterior com la catalana, on el 80% de l’oferta televisiva arriba des de Madrid, on els dos diaris més importants de Catalunya són obertament unionistes, i on el sistema educatiu —que en un terç està en mans privades— segueix un currículum fixat essencialment per les autoritats de Madrid? Es pot “adoctrinar” una població que disposa de tanta informació alternativa a la pantalla del mòbil? I com s’explica que sigui precisament la població més ben formada i informada de Catalunya la que dona suport massiu al moviment independentista? Segur que s’hi poden trobar moltes causes, però les teories conspiratives segons les quals uns grapat de líders perversos ensarronen milions d’ànimes infantilitzades sona més a prepotència colonial que no pas a explicació raonable. És clar que potser ja es tracta d’això, de crear la imatge d’un poble irracional al qual convé que el manin des de fora els Übermenschen de torn.
Anem tancant. El conflicte entre Catalunya i l’Estat espanyol és multisecular i complex, i constitueix un repte de primera magnitud per a la construcció d’una Europa que es vol democràtica. Els intel·lectuals i els mitjans de comunicació tenen el deure moral de contribuir a fer-lo comprensible. No fer-ho, o contribuir a difondre relats sense fonament no ens ajudarà a construir una Europa més sòlida, i val a dir que, en aquesta empresa, tots ens hi juguem molt.
Sobre diagnòstics, follies i mentides
En français
En aquests temps en què els inventors de fake news poden arribar a ser president i fins i tot ser nominats a premi Nobel de la pau, resulta cada vegada més urgent que els mitjans de comunicació que es volen seriosos estableixin sistemes de verificació de les informacions que publiquen. L’escàndol de Claas Relotius, el periodista vedette que ha construït la seva carrera al prestigiós Der Spiegel sobre munts de mentides, palesa, si calia, que fins i tot la premsa més prestigiosa pot arribar a publicar autèntiques absurditats si negligeix el deure de contrastar allò que publica.
L’article “Pourquoi la Catalogne est devenue folle” de Charles Jaigu (Le Figaro, 21 de febrer) és un d’aquells textos que posa en entredit la credibilitat de qualsevol mitjà. El seu problema no és el to prepotent, injuriós i de ressonàncies racistes amb què l’autor es permet titllar de boja, obtusa o sectària la societat catalana. Això, al capdavall, retrata l’autor, no pas el seu objecte d’anàlisi. El problema és que les “dades” que utilitza l’autor utilitza són falses, les citacions que fa són manipulades i les seves interpretacions no resisteixen la més mínima anàlisi.
Pel que fa a les dades, n’hi ha prou amb el primer paràgraf de l’article per constatar que el senyor Jaigu no té ni la més remota idea del que parla. Quan diu que el castellà “est interdit” a les universitats catalanes, senzillament menteix. Ho pot comprovar qualsevol internauta entrant a les webs de les universitats catalanes. Si ho fa constatarà que el castellà no sols hi és oficial, al costat del català, sinó que, de fet, és la segona llengua més usada. Quan Jaigu afirma que “poser une question dans la rue dans la langue de Cervantes vous vaudra des regards courroucés” voreja el ridícul, tenint en compte que d’acord amb totes les estadístiques disponibles, la meitat de la població de Catalunya diu viure habitualment en castellà. Però és que quan afirma “Nulle part vous ne pourrez voir un film en espagnol au cinema”, l’autor se situa en el terreny del deliri. Doni el lector un cop d’ull a la cartellera de Barcelona (per exemple, https://www.guiadelocio.com/barcelona/cine) i constatarà que avui a Catalunya el que resulta difícil és trobar pel·lícules en català. Suposo que no cal continuar. Ni una sola de les “dades” del seu article resisteix el contrast amb la realitat.
Tampoc les citacions que aporta són exactes. Afirma Jaigu que el president català Quim Torra hauria escrit un article on diria [en català]: “: « Les Espagnols sont serpents, vipères, hyènes. Des bêtes à la forme humaine, cependant, qui savourent une haine brillante. (...)”. Què diu, tanmateix, l’original “La llengua i les bèsties” : “Ara mires al teu país i tornes a veure parlar les bèsties. Però són d’un altre tipus. Carronyaires, escurçons, hienes. Bèsties amb forma humana, tanmateix, que glopegen odi.” On és “Les Espagnols”? Enlloc. Per què? Perquè l’article no fa referència als espanyols en general sinó només a la minoria d’ultranacionalistes que s’han esforçat i s’esforcen a liquidar el català. Hom pot desaprovar el llenguatge de l’article, però manipular el text per fer-li dir el que no diu resulta èticament reprovable.
Amb una base tan precària, no sorprèn que el relat sobre la realitat catalana que ofereix l’articulista no resisteixi ni la crítica més elemental. La tesi central de l’article és que al llarg dels darrers decennis la societat catalana ha estat “adoctrinada” pels independentistes. El problema d’aquesta tesi és la seva (escassa) versemblança. Com és possible que un govern regional que només controla una televisió i una ràdio entre dotzenes hagi pogut “adoctrinar” una societat tan oberta a l’exterior com la catalana, on el 80% de l’oferta televisiva arriba des de Madrid, on els dos diaris més importants de Catalunya són obertament unionistes, i on el sistema educatiu —que en un terç està en mans privades— segueix un currículum fixat essencialment per les autoritats de Madrid? Es pot “adoctrinar” una població que disposa de tanta informació alternativa a la pantalla del mòbil? I com s’explica que sigui precisament la població més ben formada i informada de Catalunya la que dona suport massiu al moviment independentista? Segur que s’hi poden trobar moltes causes, però les teories conspiratives segons les quals uns grapat de líders perversos ensarronen milions d’ànimes infantilitzades sona més a prepotència colonial que no pas a explicació raonable. És clar que potser ja es tracta d’això, de crear la imatge d’un poble irracional al qual convé que el manin des de fora els Übermenschen de torn.
Anem tancant. El conflicte entre Catalunya i l’Estat espanyol és multisecular i complex, i constitueix un repte de primera magnitud per a la construcció d’una Europa que es vol democràtica. Els intel·lectuals i els mitjans de comunicació tenen el deure moral de contribuir a fer-lo comprensible. No fer-ho, o contribuir a difondre relats sense fonament no ens ajudarà a construir una Europa més sòlida, i val a dir que, en aquesta empresa, tots ens hi juguem molt.
F. Xavier Vila
Director del Centre de Recerca en Sociolingüística i Comunicació
Universitat de Barcelona
Director del Centre de Recerca en Sociolingüística i Comunicació
Universitat de Barcelona
Etiquetes de comentaris:
anticatalanisme,
català,
Catalunya,
Le Figaro,
procés independentista,
supremacisme
dimarts, 9 de desembre del 2014
L'interès inconfessable dels catalans
Publicat el 7/XII/2014 a El Punt - Avui
Un dels llocs comuns més desafortunats del supremacisme castellà és aquell que afirma que la defensa del català és en realitat una argúcia dels autòctons per reservar-se per a ells els llocs de treball més atractius i excloure'n “els altres espanyols”.
El tòpic és mesquí, perquè si alguna cosa ha caracteritzat la defensa de la llengua és el desinterès amb què milers de persones s'han sacrificat per un objectiu que no els produïa cap benefici material. És fal·laç, perquè, com és fàcilment demostrable, Catalunya sovint ha instal·lat al capdavant de les seves més altes institucions –des de la presidència de la Generalitat fins a la del Barça, passant per la direcció de les institucions empresarials, de les sindicals, etc.– persones nascudes fora del país. I és que les llengües s'aprenen, i els espanyols tenen la mateixa capacitat biològica per aprendre llengües que tothom..., si en tenen ganes. El tòpic també és pervers, perquè suggereix que a Catalunya es viu una situació de discriminació racial acusada quan, segons el recent estudi Créixer a Espanya, dirigit per un equip no català que usa dades de Madrid i Barcelona, “les dades [a les dues ciutats] posen de manifest que les percepcions de discriminació entre els fills dels immigrants són ben escasses. A l'edat mitjana de 18 anys, només el 5% de la mostra declarava haver sofert alguna discriminació «sovint o molt sovint».” (Aparicio i Portes 2014: 191). I, finalment, el tòpic és profundament absurd, perquè qui afirma que el català es protegeix només per interessos egoistes hauria d'afirmar, tot seguit, que el blindatge constitucional del castellà, molt més contundent que el del català, és l'acte suprem d'egoisme del règim lingüístic espanyol i, per tant, hauria exigir-ne immediatament l'abolició.
Malauradament, el tòpic de l'interès inconfessable té profundes arrels en el sentit comú espanyol més enllà de les tribunes polítiques, i per això sol tenir acollida fins i tot més enllà de la caverna. D'una banda, aquest tòpic es fonamenta en l'estereotip racista àmpliament difós per les Espanyes que atribueix als catalans un egoisme desmesurat –se lo quedan todo– i una avarícia sense límits d'arrels probablement antisemites en què el català adopta el paper del jueu expulsat el 1492. D'altra banda, quan es projecta sobre la necessitat de saber català per treballar a l'administració catalana, el tòpic entronca directament amb aquella idea tan espanyola segons la qual la feina de funcionari és un lloc de treball segur al qual tothom hauria de poder aspirar, més que no pas un servei a la societat. Una concepció patrimonial de les institucions de la qual es deriven tant la figura de l'opositor professional com l'expressió certament curiosa oferta de empleo público amb què l'administració fa saber la seva necessitat de cobrir unes places específiques de servidor públic.
Totes aquestes consideracions vénen al cas perquè, enmig del procés d'emancipació nacional, es tornen a alçar veus que reprenen el tòpic de l'interès inconfessable per recriminar als espanyols nacionalment més tebis: “Ho veieu? La introducció del català només va ser una argúcia per evitar que els (bons) espanyols poguessin venir a Catalunya. Si hi hagués molts més mestres, molts més professors, molts més metges vinguts de fora, els separatistes no ho tindrien tan senzill!” Concedim, perquè sembla raonable, que si tots els parlamentaris i tots els funcionaris públics de Catalunya fossin nascuts fora del país, el procés seria molt més complicat. Ara bé, és curiós que els seus propagadors no s'adonin de la conseqüència, devastadora per als seus fins, d'aquest argument: si l'única via que té Espanya per evitar la independència de Catalunya és fer que s'hi traslladin contínuament milers de persones, no deu ser que Espanya té algun problema amb els catalans? Tan poc atractiva és l'opció unionista que necessitaria actuar com fa la Xina al Tibet, fomentant-hi l'arribada de ciutadans lleials per tal d'ofegar els autòctons, quasi per definició desafectos? Potser va sent hora que, en comptes d'empescar-se teories conspiratòries, els unionistes comencin a demanar-se honestament què ha fet malament el projecte nacional espanyol perquè tants i tants catalans d'adopció i tants fills de la immigració decideixin dir, calmadament, “adéu, Espanya”.
Un dels llocs comuns més desafortunats del supremacisme castellà és aquell que afirma que la defensa del català és en realitat una argúcia dels autòctons per reservar-se per a ells els llocs de treball més atractius i excloure'n “els altres espanyols”.
El tòpic és mesquí, perquè si alguna cosa ha caracteritzat la defensa de la llengua és el desinterès amb què milers de persones s'han sacrificat per un objectiu que no els produïa cap benefici material. És fal·laç, perquè, com és fàcilment demostrable, Catalunya sovint ha instal·lat al capdavant de les seves més altes institucions –des de la presidència de la Generalitat fins a la del Barça, passant per la direcció de les institucions empresarials, de les sindicals, etc.– persones nascudes fora del país. I és que les llengües s'aprenen, i els espanyols tenen la mateixa capacitat biològica per aprendre llengües que tothom..., si en tenen ganes. El tòpic també és pervers, perquè suggereix que a Catalunya es viu una situació de discriminació racial acusada quan, segons el recent estudi Créixer a Espanya, dirigit per un equip no català que usa dades de Madrid i Barcelona, “les dades [a les dues ciutats] posen de manifest que les percepcions de discriminació entre els fills dels immigrants són ben escasses. A l'edat mitjana de 18 anys, només el 5% de la mostra declarava haver sofert alguna discriminació «sovint o molt sovint».” (Aparicio i Portes 2014: 191). I, finalment, el tòpic és profundament absurd, perquè qui afirma que el català es protegeix només per interessos egoistes hauria d'afirmar, tot seguit, que el blindatge constitucional del castellà, molt més contundent que el del català, és l'acte suprem d'egoisme del règim lingüístic espanyol i, per tant, hauria exigir-ne immediatament l'abolició.
Malauradament, el tòpic de l'interès inconfessable té profundes arrels en el sentit comú espanyol més enllà de les tribunes polítiques, i per això sol tenir acollida fins i tot més enllà de la caverna. D'una banda, aquest tòpic es fonamenta en l'estereotip racista àmpliament difós per les Espanyes que atribueix als catalans un egoisme desmesurat –se lo quedan todo– i una avarícia sense límits d'arrels probablement antisemites en què el català adopta el paper del jueu expulsat el 1492. D'altra banda, quan es projecta sobre la necessitat de saber català per treballar a l'administració catalana, el tòpic entronca directament amb aquella idea tan espanyola segons la qual la feina de funcionari és un lloc de treball segur al qual tothom hauria de poder aspirar, més que no pas un servei a la societat. Una concepció patrimonial de les institucions de la qual es deriven tant la figura de l'opositor professional com l'expressió certament curiosa oferta de empleo público amb què l'administració fa saber la seva necessitat de cobrir unes places específiques de servidor públic.
Totes aquestes consideracions vénen al cas perquè, enmig del procés d'emancipació nacional, es tornen a alçar veus que reprenen el tòpic de l'interès inconfessable per recriminar als espanyols nacionalment més tebis: “Ho veieu? La introducció del català només va ser una argúcia per evitar que els (bons) espanyols poguessin venir a Catalunya. Si hi hagués molts més mestres, molts més professors, molts més metges vinguts de fora, els separatistes no ho tindrien tan senzill!” Concedim, perquè sembla raonable, que si tots els parlamentaris i tots els funcionaris públics de Catalunya fossin nascuts fora del país, el procés seria molt més complicat. Ara bé, és curiós que els seus propagadors no s'adonin de la conseqüència, devastadora per als seus fins, d'aquest argument: si l'única via que té Espanya per evitar la independència de Catalunya és fer que s'hi traslladin contínuament milers de persones, no deu ser que Espanya té algun problema amb els catalans? Tan poc atractiva és l'opció unionista que necessitaria actuar com fa la Xina al Tibet, fomentant-hi l'arribada de ciutadans lleials per tal d'ofegar els autòctons, quasi per definició desafectos? Potser va sent hora que, en comptes d'empescar-se teories conspiratòries, els unionistes comencin a demanar-se honestament què ha fet malament el projecte nacional espanyol perquè tants i tants catalans d'adopció i tants fills de la immigració decideixin dir, calmadament, “adéu, Espanya”.
Etiquetes de comentaris:
anàlisi discurs,
anticatalanisme,
català,
ideologies lingüístiques,
independentisme,
promoció,
supremacisme castellà
Subscriure's a:
Missatges (Atom)